LA FORCE DE L’INERTIE
Tout ce que j’ai réalisé et obtenu jusqu’à présent, c’est sans l’avoir cherché.
Tout ce que j’ai réalisé et obtenu jusqu’à présent, c’est sans l’avoir cherché.
Je n’ai pas besoin de ça, contrairement à la plupart des gens dans ce cas, pour me croire intelligent.
Je me reconnais assez dans le portrait que fait Vladimir Nabokov de son personnage central de La Transparence des choses (traduction de Donald Harper et Jean-Bernard Blandenier) : « […] il gagna sa vie par les diverses occupations sans éclat qui sont le lot des jeunes gens brillants dénués d’ambition ou de dons particuliers ; ils prennent l’habitude de n’appliquer qu’une faible partie de leurs capacités à des besognes monotones ou charlatanesques. » – Mis à part que je ne suis pas brillant.
Quand le moment de ma retraite professionnelle sera venu, je compte tellement pour rien à l’endroit où je travaille, qu’il n’est pas du tout sûr que quelqu’un pense à me le signaler, ni qu’on se rende compte ensuite que je suis toujours là – car je dois bien être le seul à estimer qu’il me reste des choses à achever.
La plupart des gens qui exercent des responsabilités s’en révèlent incapables, car incapables de faire face aux remises en cause, aux critiques, à la moindre remarque (car généralement mal comprise) qu'entraîne fatalement cet exercice. – Cela n’a d’ailleurs rien d’étonnant, puisque ce sont justement ceux qui ne supportent pas les opinions divergentes des leurs, qui ambitionnent d’avoir du pouvoir, en espérant ainsi les faire taire.