TERRIBLE LUCIDITÉ
Notre homme est trop intelligent pour ne pas se rendre compte qu’il n’est pas assez intelligent pour utiliser et mettre à profit pleinement l’intelligence qu’il a reçue et insuffisamment développée.
Notre homme est trop intelligent pour ne pas se rendre compte qu’il n’est pas assez intelligent pour utiliser et mettre à profit pleinement l’intelligence qu’il a reçue et insuffisamment développée.
S’il était une chose dont notre homme était à peu près sûr, c’était que la plupart de ses collègues et des autres personnes avec qui il entretenait des contacts professionnels le considéraient généralement comme intelligent. – Ce qu’il apprit à comprendre au cours de sa carrière, c’est que dans la bouche de ses collègues cela ne constituait en rien un compliment : Cela voulait signifier qu’il lui manquait en fait quelque chose, que cela l’empêcherait à jamais d’acquérir les autres qualités nécessaires à l’accomplissement des plus hautes tâches du métier.
Ayant peu à peu accepté l’idée de ne pas faire de la recherche d’excellence comme les autres, notre homme s’est dès lors efforcé de sauver au moins l’honneur, son honneur.
Notre homme est un pur produit, devenu une illustration par l’exemple, de la médiocrité et de l’abaissement continu du plus large pan de l’Université française.
NI… NI... [1] Enseignant-chercheur, c’est ce qu’est notre homme. Un béotien en déduira sans doute qu’il est à la fois enseignant et chercheur, et même peut-être qu’il doit enseigner ce qu’il cherche, et surtout ce qu’il trouve, s’il trouve quelque chose… La réalité est plus prosaïque : Être enseignant-chercheur de nos jours – a fortiori pour un caractère tel que celui de notre homme –, c’est n’être ni vraiment enseignant, ni vraiment chercheur – par défaut de temps pour mener de front l’une et l’autre activité pleinement. – Ni vraiment enseignant : Il lui suffit de se comparer à ceux dont c’est...