Comme l'impossibilité d'une victoire du Front National à la Présidentielle devient de plus en plus improbable, on tente de relativiser en écoutant le discours policé du premier ministrable Florian Philippot – au détail près, toutefois, qu'on en arrive rapidement à la conclusion que ce serait certainement le premier qu'ils pourraient pendre.
Ce sont les petits, les pauvres, qui votaient pour la gauche non par idéal, par altruisme, mais par intérêt personnel, comme les rentiers qui votent à droite.
En interdisant la pêche les jours de scrutin.
Cela semble donc l'option qu'auraient définitivement choisie le socle indéboulonnable des 18 % d'électeurs de François Fillon, d'après les sondages. Mais perd-on son âme quand on n'a pas vraiment conscience qu'on est en train de la perdre ?
Il y a quelque chose de fascinant, de quasi shakespearien, dans le spectacle de ce grand navire des Républicains et du Centre roulant inexorablement vers l'abîme sous la conduite d'un capitaine enfermé à double tour dans sa cabine, aveuglé par l'ambition, obsédé par son destin, sourd à tout ce qui se peut passer autour de lui, menant par le bout du nez un équipage tétanisé par les perspectives de naufrage dans tous les cas de figure, et ayant pris en otage des millions de passagers impuissants. Après s'être engagé dans la Loire, avoir parcouru la Maine jusqu'au confluent avec la Mayenne, l'énorme...
