– VOUS N’AVEZ PAS DE PORTABLE ?!...
Comment vous faites pour voyager ? – Je ne voyage pas. – Et comment vous faites pour travailler ? – J’travaille pas.
Comment vous faites pour voyager ? – Je ne voyage pas. – Et comment vous faites pour travailler ? – J’travaille pas.
– Non, je n’ai pas le permis.
Fort impressionné, fort jeune, par cet aphorisme de Nietzsche dans la Quatrième section de Par-delà bien et mal (137, que je cite ici dans la traduction de Patrick Wotling, Flammarion, revue en 2022 : « […] il n’est pas rare que l’on trouve derrière un savant remarquable un homme médiocre, et derrière un artiste médiocre, fort souvent – un homme très remarquable. »), j’ai embrassé à la fois – pour mettre toutes les chances de mon côté – une carrière scientifique et des occupations artistiques médiocres, ces dernières à mes moments perdus.
C’est devenu une banalité largement partagée maintenant que de dire et de savoir que l’intestin est notre second cerveau. La similitude va chez moi plus loin encore, puisque tout ce que mon cerveau ingère, tout ce que je lis, entends, vois, apprends, il le transforme en merde, et je n’écris, dis, produis que de la merde dans tous les domaines.
Elle oblige à se mettre sans arrêt en avant, même et surtout quand on n’a rien à mettre derrière.