L'heure bleue, c'est une métaphore de l'endormissement, non ? Car elle a l'art de ne poser que les questions dont elle connaît déjà la réponse, des questions interminables car elles contiennent déjà leur réponse, des questions dont on connaît généralement déjà la réponse aussi.
C'est très brillant. Trop, peut-être, au risque de ne refléter que la surface des choses, contrairement à la volonté affichée – très affichée.
Regarder le plafond, dans le noir, et les yeux fermés.
Bergman écrit quelque part qu'il ne renie pas ses films « médiévaux », et effectivement, à revoir La Source qui ne m'avait pas laissé un grand souvenir, je trouve qu'il a moins vieilli que certains opus contemporains où il donne l'impression de « faire du Bergman » – comme il le reproche ailleurs à Buñuel ou Antonioni si je me souviens bien. C'est sans doute qu'il est là au plus près de l'os de la condition humaine en prise avec ses pulsions fondamentales et la Nature hostile, le froid, la faim, la mort, le sexe, sans la chair et les couches de vêtements dont elle s'est peu à peu recouverte au...
Parce qu'ils sont ignares – les premiers, pas les experts ou les élites, auxquels évidemment on peut reprocher bien des choses, mais pas ça.
