APRÈS LE SLIP DE MADONNA,

LE JEAN D'EVA BETTAN ? - Grand moment de radio sur Inter le jour du décès de Michael Jackson, quand la quasi-totalité du journal de la mi-journée a été consacrée à cet évènement. La disproportion entre la cause et l'effet ne venait pas seulement du temps ahurissant durant lequel cette information a été développée dans tous les sens, mais du ton des intervenants et de la transformation des jingles, marquant l'abolition de toute distanciation journalistique ; on se serait cru sur les ondes d'un fan-club de Garges-lès-Gonesse, animé par des vrais gens qui avaient dansé, qui avaient dragué, qui avaient baisé pour la première fois au son des airs suraigus du meilleur vendeur de disques de tous les temps. - Mais le summum a été atteint quand la parole a été donnée à Eva Bettan, non pas comme journaliste du service culture, mais au motif qu'elle était la seule occupante de la Maison ronde à avoir un jour été admise dans la loge de Machin (pas Marc). Alors, telle une Bernadette se souvenant d'avoir été mise en présence de la Sainte Pute, elle a parlé pendant un bon quart d'heure (subjectif) du jean qu'elle portait à l'époque, non que Machin lui ait demandé de l'enlever - on sait qu'il préférait les petits garçons -, mais parce qu'il lui avait demandé où elle l'avait acheté - elle a alors suggéré, en n'en riant qu'à moitié, de léguer cette relique au Musée de la Maison de la radio. Jingle.

Cher Philippe, cher Jean-Luc, si comme on le dit partout vous retirez effectivement à Pommier sa revue de presse-purée, et que vous débarquez Guillon, le plus lugubre des amuseurs pas drôles se prenant au sérieux, SVP pensez aussi à déplacer définitivement Eva Bettan, déjà remarquable par la niaiserie de ses critiques cinéma, à la rubrique pipeules, pour contribuer à redonner un peu à France Inter un niveau intellectuel enfin digne du service public.