La Dépêche du 2 juin 2021 : Le Super-Syndicat

Le patron de la filiale production de VOD du groupe Alibaba, Hua Chigong, a été retrouvé par un employé de sa tour d’habitation sur Sunset Boulevard, entouré de mouches, englué qu’il était en leur compagnie dans une toile d’araignée géante tendue à travers la porte de son sauna.

Pour tenter d’y comprendre quelque chose, il faut revenir dix-huit mois en arrière, exactement au 5 février 2019, date anniversaire des 100 ans de la fondation d’United Artists, que les super-héros avaient symboliquement choisie pour annoncer par visioconférence, depuis le fameux Myticas, sur le mont Olympe, la création de leur premier syndicat. Ils étaient tous alignés derrière une longue table, comme pour un banquet, et disposés selon leur valeur au box-office : Eagleman, parfois appelé aussi Bullman, Owlwoman, Captain Sledgehammer, Blurk… pour ne citer que ceux, pas forcément les plus connus, qui prirent le plus longuement la parole. Ils égrenèrent comme principales revendications, en les appuyant de coups de poing sur la nappe :

1. Qu’on leur soumette des scénarios destinés à des adultes, moins débiles.

2. Que leurs dialogues comprennent au moins quelques phrases avec des circonstancielles, et pas seulement nom-verbe-complément ; qu’on limite les interjections et les grognements.

3. Qu’ils puissent exprimer d’autres sentiments que l’amour, l’ambition, la vengeance et la haine, et arriver parfois à la fin d’un film sans avoir eu à buter quelqu’un.

4. Pour les super-héroïnes, dont Cow-Woman s’est faite la porte-parole, qu’elles ne soient plus obligées de porter des tenues qui fassent ressortir les fesses et les seins.

La réplique de l’Union des producteurs sera empreinte d’humour cynique, puisqu’ils répondirent qu’étant incapables de proposer des scénarios qui ne soient pas débiles, ils préféraient renoncer aux franchises de super-héros, et se passer de leurs services.