LA PAUSE : L’EXEMPLE DU SENTIER D’INTERPRÉTATION DU CORAN

J’imagine déjà le type de public que peut attirer ce titre – voire de réactions, surtout ce jour d’après (17 octobre 2020) – d’un extrême à l’autre, mais comme je n’ai que 2-3 relayeurs… Ce sentier se parcourt, non pas à la Mecque ou à Médine, comme j’en ai laissé planer le doute dans un titre volontairement ambigu, mais à côté de Saintes, en Charente française – elle-même une destination trompeuse, puisque son nom ne lui vient pas d’une sainteté supposée, mais des tout à fait gaulois Santons du temps qu’ils étaient encore païens. Et ce Coran-là est un charmant cours d’eau de quasi-montagne, surprenant au milieu d’une région si peu accidentée, dont le cheminement au fond d’une vallée encore relativement préservée a fait l’objet d’une disposition de panneaux d’explications naturalistes très bien faits, mais qui tombent en ruine – cet étrange été 2020, quand je les ai découverts et ai tenté de les lire. Les habitants de Saint-Sauvent, l’un de ses points de départ, un village qu’il faut se hâter d’aller arpenter avant qu’il ne soit envahi par d’autres touristes – ce à quoi je pourrais contribuer par ces lignes, mais comme je n’ai que 2-3 lectrices, le risque est faible –, ne le connaissent pas non plus, comme j’ai pu le constater en demandant vainement où il commençait – et qu’il a fallu que je le trouve par moi-même. Cette ignorance, cet oubli peut-être, tiennent-ils au refoulement que cette toponymie malencontreuse aurait provoqué après que la vague d’attentats islamistes a remonté jusqu’à ces contrées éloignées de tout ? C’est possible, mais ce n’est pas là où je voulais en venir, mais à la pause (du titre) que cette appellation magnifique permet d’illustrer. Testez-la vous-même : le sentier [pause] d’interprétation du Coran ne pourrait en effet se situer ailleurs qu’à la Mecque, ou virtuellement sur un site prosélyte ; le sentier d’interprétation [pause] du Coran est par contre bien à sa place.