POST-SCRIPTUM : ROSA PARKS RÉVEILLE-TOI

ROSA PARKS RÉVEILLE-TOI^[1]. Dans l'affaire Detroit, on n'a pas parlé du point de vue du spectateur – sauf à attribuer à la campagne dirigée contre le film le peu d'entrées qu'il aurait réalisées aux États-Unis. Car si une réalisatrice blanche est par définition incapable de rendre compte de la « douleur noire », un.e spectat.eur.rice blanc.he, qui n'a pas pu passer plusieurs mois de préparation sur le sujet, est alors encore moins capable de la comprendre et de s'y identifier, celle-ci serait-elle mise en scène par un.e réalisat.eur.rice noir.e. Comme les spectat.eur.rice.s noir.e.s sont implicitement invité.e.s à ne pas aller voir ce film car réalisée par une blanche, il ne reste plus qu'à créer dans les cinémas des files séparées pour les blanc.he.s et pour les noir.e.s ; en attendant les files pour les blancs, pour les noirs, pour les blanches, et pour les noires – ce qui simplifierait l'écriture.

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[1] Plutôt que « reviens » utilisé de manière un peu répétitive par notre auteur, ou le « relève-toi » chanté par Sardou, c'est là la traduction de l'adresse originelle à Lénine tracée sur un mur de Prague au moment de l'écrasement du Printemps.